L’Athènes d’aujourd’hui n’a rien à voir avec l’Athènes du XIXe siècle, cette ville tourmentée devenue capitale de l’État grec en 1838 et dont les limites géographiques atteignaient à peine là où se trouve aujourd’hui le centre-ville !
Au fil des années et des chemins de terre devenus des boulevards modernes, la ville a connu des transformations ovidiennes. Elle fut bombardée et reconstruite encore et encore. Il a été blessé par les sabots de la cavalerie ottomane, la botte des cuirassés allemands, les chars de la Junte des colonels. Il a connu la possession et la liberté, le sang et le feu, nivelé et renaissant, mais à la fin il a toujours gagné. Il n’en fut jamais asservi longtemps, car il savait en son sein qu’elle est le berceau de la démocratie, le berceau de la philosophie, qui incarnait en elle les valeurs qui ont jeté les bases du monde occidental.
En vous promenant dans ses ruelles, ses parcs, ses places et ses rues, observez autour de vous les combinaisons apparemment folles de différentes lignes architecturales, touchez avec vos doigts et sentez les marques des clous qui, pendant qu’ils crucifiaient et recrucifiaient cette ville, s’obstinaient à ressuscitaient. C’est seulement alors que vous comprendrez le miracle. C’est parce que la ville a sa propre conscience, des habitants fiers, c’est parce qu’enfin l’Histoire rend justice à ceux qu’elle aime.