Le musée d’Elefsinavous invite à un voyage dans le temps dans l’une des cinq villes sacrées de la Grèce antique, célèbre pour les mystères d’Elefsina célébrés en l’honneur de la déesse Déméter et de sa fille Perséphone. Il est situé à l’intérieur du site archéologique, sur le flanc sud de la colline qui formait le tissu résidentiel de la ville antique. Le bâtiment, conçu par l’architecte Ioannis Moussis, a été achevé en 1890. Dans les salles et dans la cour, on peut voir de nombreuses découvertes importantes, provenant principalement des fouilles du sanctuaire de Déméter et des anciens cimetières.
Voici une brève présentation des pièces exposées :
Des éléments architecturaux et des sculptures architecturalesprovenant des bâtiments du sanctuaire. Les plus remarquables sont la partie du entablement de Telesterion de Pisistrate avec la tête de fronton décorative (VIe siècle av. J.-C.), Fevgousa Kori de la décoration du pignon d’Iera Oikia (Ve siècle av. J.-C.), la statue colossale de Kistoforos Kori (VIe siècle av. J.-C.), l’une des deux cariatides qui soutenaient le toit des Petites Propylées romaines, et une série de petites sculptures architecturales originales et de répliques provenant d’un temple romain et imitant les « sculptures de Parthenon ».
Les deux modèles du sanctuaire au VIe siècle avant J.-C., lorsqu’il a été fortifié pour la première fois par Pisistrate, et à l’époque romaine, lorsqu’il a été agrandi et que de nouveaux bâtiments monumentaux ont été construits, sont d’un intérêt particulier.
Les dédicaces (offrandes votives) des fidèles à la déesse Déméter, à sa fille Perséphone et à d’autres divinités, comme le relief votif en marbre représentant Déméter et Kori (Ve siècle av. J.-C.), la copie du grand relief d’Elefsina avec la mission de Triptolème, le relief de Perséphone purifiant un jeune myste (IVe siècle av. J.-C.), le relief votif représentant Perséphone, Triptolème, Déméter et des suppliants (IVe siècle av. J.-C.). De l’époque romaine, on retiendra l’impressionnant relief de Lacrateides, qui représente Triptolème, l’initiateur, sa famille et les divinités d’Éleusis. Citons également la statue de Poséidon dont la base repose sur un chapiteau ionique et la statue acéphale de Dionysos nu tenant un canthare. Les dédicaces-offrandes votives comprennent les vases en marbre noir, esthétiquement exceptionnels, les idoles en argile et en marbre, les tablettes et les peintures en argile, dont la plus caractéristique est la copie d’une peinture de forme rouge, une dédicace de Ninnion où des mystes sont représentés venant au sanctuaire pour l’exécution des Mystères d’Éleusis.
Des statues, dont les plus importantes sont la statue sans tête de la déesse Déméter, considérée comme l’œuvre du célèbre sculpteur Agoracritos en 420 av. J.-C., la statue sans tête d’Asclépios, une œuvre originale du IVe av. J.-C., la statue archaïque de kore tenant un bassin lustral, la statue sans tête archaïque de kore tenant un bassin lustral avec un vêtement et une tunique ioniques inclinés. Parmi les statues de l’époque romaine, la plupart représentent des empereurs, la plus remarquable étant celle d’Antinoüs, le jeune favori d’Hadrien.
Des vases en argile et en marbre de la préhistoire à l’époque romaine, dont les plus caractéristiques sont le kernos et les vases utilisées le dernier jour des Mystères d’Éleusis (Plimichoes), qui servaient exclusivement au culte de la déesse Déméter et de Perséphone dans le sanctuaire. Il convient également de mentionner un intéressant relief représentant Déméter, Perséphone, un héros éleusinien et Athéna. L’inscription mentionne le pontage du lac sacré des Rites (l’actuel lac Koumoundouros) en 421 av JC.
Enfin, le musée présente de nombreux mobiliers funérairesprovenant des riches tombes des anciens cimetières, en particulier du « cimetière occidental », la principale nécropole d’Elefsina depuis la préhistoire, et du « cimetière méridional », un vaste cimetière de la période historique situé dans la partie méridionale de la citadelle. L’une des pièces les plus importantes et les plus intéressantes est l’amphore protoattique (650 BC. ) avec une représentation de la cécité de Polyphème sur son cou et du mythe de Persée et Méduse sur son corps, une urne en bronze (récipient funéraire) contenant les restes de la crémation d’une femme morte et placée dans un coffret en pierre (480 av. J.-C.), et l’enterrement d’un enfant dans une urne en terre cuite datant de l’époque classique.
Dans la cour du musée se trouvent des statues romaines, des chapiteaux des Petites Propylées, l’une des deux grandes torches en marbre, qui étaient offrandes votives d’un riche myste, des récipients funéraires en marbre et enfin un impressionnant sarcophage en marbre du IIe siècle après J.-C., dont la face principale présente une représentation à multiples facettes de la chasse au sanglier de Calydon. Enfin, il faut mentionner que sur le site archéologique où se trouve le musée, des événements festifs sont organisés chaque année.
Dans l’Antiquité, Elefsina a été pendant 2000 ans (1600 av. – 400 après J.-C.) l’une des cinq villes sacrées des Mystères d’Éleusis, attirant des pèlerins de tout le monde connu à l’époque. Le nom de la ville est devenu plus célèbre grâce au grand poète tragique Eschyle, qui y est né. En 1975, à l’occasion du 2500e anniversaire de la naissance d’Eschyle, un comité a été créé pour organiser des festivités en son honneur, en guise d’hommage minimal à son incomparable contribution spirituelle à l’humanité. Les fêtes d’Eschyle, ainsi nommées en l’honneur du poète tragique, constituent depuis 1975 l’événement culturel le plus important d’Elefsina et se déroulent en septembre, à la même période que les Mystères d’Éleusis dans l’Antiquité. Les premières années, le comité d’organisation d’Eschyle a organisé toutes les représentations théâtrales sur le site archéologique, puis, au fil des ans, les événements ont été progressivement transférés dans d’autres quartiers de la ville.